Update 3 janvier:
Il a été finalement décidé de revoir le decret relatif a la taxation du vin. Il parait qu'on s'est trompé dans les calculs et qu'on voudrait étudier plus en profondeur l'impact de cette mesure sur l'industrie touristique et faire un benchmarking avec les pays de la region.
L'ANC vient d'adopter l'article relatif a la taxation du vin et des boissons alcoolisés. Apparemment cette loi va permettre a l'état de mobiliser 170 millions de dinars. Du point de vue des consommateurs, cette augmentation va toucher, apparemment, plus les amateurs de bière que ceux amateurs de vin, puisque la bouteille de 33cc passera a 1700 millimes (1100 millimes actuellement) alors que la majorité des bouteilles de vin n'augmenteront que de 1 à 2 dinars.
Il a été finalement décidé de revoir le decret relatif a la taxation du vin. Il parait qu'on s'est trompé dans les calculs et qu'on voudrait étudier plus en profondeur l'impact de cette mesure sur l'industrie touristique et faire un benchmarking avec les pays de la region.
L'ANC vient d'adopter l'article relatif a la taxation du vin et des boissons alcoolisés. Apparemment cette loi va permettre a l'état de mobiliser 170 millions de dinars. Du point de vue des consommateurs, cette augmentation va toucher, apparemment, plus les amateurs de bière que ceux amateurs de vin, puisque la bouteille de 33cc passera a 1700 millimes (1100 millimes actuellement) alors que la majorité des bouteilles de vin n'augmenteront que de 1 à 2 dinars.
Y'a ceux qui estiment que cette augmentation est le premier pas d'Ennahda vers l'abolition de la vente et consommation d'alcool en Tunisie. La logique veut que plus l'alcool est cher moins on en consommera. Après tout, ceci a marché avec le tabac. De toutes les techniques de "smoking cessation", aucune n'a pu rivaliser avec les augmentations du prix du tabac.
Or avec la révolution, la consommation d'alcool a atteint des pics jamais égalés. En effet, on estime la consommation de biere autour de 200 millions de litres et celle du vin à 60 millions de litres. Ce pic de consommation est du principalement au relachement sécuritaire et a l'expansion du circuit de distribution grace a des milliers de point de vente illegaux qui ont permis a toute les petites villes tunisiennes d'avoir accés a un produit qui nécessitait un déplacement de plusieurs dizaines de kilometres.
Au dela des convictions idéologiques, le pouvoir ne peut négliger le fait que cette industrie fait vivre plus de 30,000 personnes et qu'elle est source de devises via le secteur touristique et l'exportation. Taxer cette industrie risque à court terme de compromettre la santé financière des entreprises active dans le secteur et de freiner les investissements qui ont connu une décennie 2002-2012 florissante. D'ailleurs tabler sur 170 millions de recettes est hypothétique, vu que le ministere des finances ne semble pas prendre en consideration l'impact de l'augmentation des prix sur la consommation.
Comment est ce que les hotels all inclusive vont réagir a cette augmentation? Dans un contexte difficile, l'augmentation des prix va-t-elle signer la fin de la rentabilité de ce modele touristique? Ces questions et plein d'autres restent sans réponses, tant il semble que l'impact de cette taxe n'a pas été bien étudiée.
L'alcool est un produit complexe et prédire l'impact de cette augmentation n'est pas chose facile. Au dela de la diminution temporaire de la consommation, je m'aventure a prédire qu'il y'aura surtout une migration vers les boissons ou le rapport ethanol/prix sera le plus attractif. Sachant que cette taxe ne semble pas viser l'ethanol mais le prix de la vente, on peut imaginer les tunisiens migrer de la bière vers le vin/ boissons à taux d'alcool fort. Avec surement, une préferance pour les produits de basse qualité (moins chers) et importés (marché noir). Si on pousse le raisonnement plus loin, on peut conclure que cette taxe va avoir deux effets négatifs: le premier étant de santé publique, vu qu'il va encourager a consommer des alcool plus fort, avec des effets plus dangereux sur la santé ( accidents de la route, violence domestique, dependance...). le deuxième est purement économique puisqu'il va privilégier l'alcool importé au marché noir sur le local.
L'autre facteur qui aura un effet important sur l'impact de cette mesure est celui relatif au circuit de distribution. Si on continue à fermer les yeux sur les points de vente d'alcool clandestin et si l'export illegal d'alcool vers la Libye continue, on peut s'attendre a ce que la consommation ne baisse pas. Mieux encore, si on abolit la licence d'alcool et on permet la vente libre, l'état pourra meme sortir gagnant de cette mesure qui lui permettra d'engranger des recettes fiscales supplémentaires... Mais il ne faut pas trop rever :-).
Source:
Gruenewald, P.J., et al. " Alcohol Prices, Beverage Quality, and the Demand for Alcohol: Quality Substitutions and Price Elasticities." Alcoholism: Clinical & Experimental Research January 2006.
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