Ceux qui ont fait la révolution a Sidi Bouzid, a Kasserine et dans tout le pays sont unanimes. "Nos conditions ne se sont pas améliorés, et on n'a pas encore cueilli les fruits de cette révolution"disaient un groupe de jeunes du Bardo 1.
La liste des demandes s'allonge et les attentes n'ont jamais été aussi grandes. Ce gouvernement élu démocratiquement a du pain sur la planche et sa marge de manoeuvre est limitée. Que ce soit pour servir les régions, ou pour rassurer les chefs d'entreprises ou pour compenser les chômeurs et victimes de la repressions, il va falloir dépenser.
Or, la situation économique semble se diriger de mal en pire et rares sont ceux qui sont en train d'investir en Tunisie. Au contraire, les entreprises étrangères sont en train de fermer leurs portes, a l'instar du japonais Yazaki.
Aussi, le fait que le discours de Jebali a la constituante n'a pas rassuré les investisseurs et que le nouveau président n'a pas placé le business dans ses priorités augure d'une période difficile. En plus, le nouveau ministre des finances semble etre en faveur d'un accroissement des dépenses ce qui surement va se faire via un accroissement de l'endettement public. La loi de finance de 2012 semble avoir pris cela en consideration mais en meme temps elle a fixé un plafond de 6% qui va etre facilement franchi si le gouvernement essaye de satisfaire tout le monde pour pouvoir etre réélu dans des délais courts.
Une telle strategie, va avoir un impact sur notre "investment grade", un acquis qui nous fera perdre la confiance des investisseurs étrangers et fera que nous ne pourront pas emprunter facilement sur les marchés internationaux. Ce qui sera indispensable pour faire démarrer l'économie...
Une autre solution, qui me semble plus plausible , sera de gagner du temps... De faire des reformes et d'attendre jusqu'a ce que ces reformes portent des fruits tangibles qui permettront a la troika de se faire réélire et éviter un vote punition...
Mais avec des ministres qui manquent d'experience, un gouvernement issu de differentes factions qui sont trop petites pour gouverner, un contexte international difficile, des patrons tunisiens qui ont peur, les reformes prendront bcp de temps pour aboutir (et ce s'ils aboutissent). Il faut donc etre naif pour s'attendre a ce que des elections aient lieu l'année prochaine surtout avec une opposition aussi fragmentée.
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