Pourquoi nous autres tunisiens et arabes se foutons de ce qui se passe au Darfur? Pourquoi est ce qu'on n'en parle pas? Pourquoi est ce que seul l'occident et surtout les States detient le monopole de la denonciation du genocide qui est en train de se passer la bas? Est ce que parce que les Jinjaweed sont des arabes que nous sommes silencieux? Avec cette attitude sommes nous devenus leurs complices ?
Mon ami Soufian a du mal a decrire les atrocites qu'il voit tous les jours dans sa region, encore plus devant une camera ...
Pour ceux qui ne savent pas le Darfour est une terre avec qui nous avons des rapports tres anciens: FYI: la famille royale du Darfour est d'origine tunisienne et le livre qui raconte l'histoire ancienne de ce royaume (1803-1813) a ete ecrit par un tunisien du nom de Mohamed Ibn Omar el Tounsy...
Mon ami Soufian a du mal a decrire les atrocites qu'il voit tous les jours dans sa region, encore plus devant une camera ...
Pour ceux qui ne savent pas le Darfour est une terre avec qui nous avons des rapports tres anciens: FYI: la famille royale du Darfour est d'origine tunisienne et le livre qui raconte l'histoire ancienne de ce royaume (1803-1813) a ete ecrit par un tunisien du nom de Mohamed Ibn Omar el Tounsy...
Commentaires
Regardes la dernière agression dont sont victimes les palestiniens, regardes ce que subit le peuple arabe dans son ensemble et imagines ce qu'endure les prisonniers arabes . Je pense que le problème est que nous sommes familiarisé avec la souffrance, la situation au darfour aussi dramatique soit elle, n'est pas pire que la situation dans d'autres pays comme l'irak par exemple. Et pourtant qu'avons nous fait pour l'irak, pour le liban, pour la palestine et pour nous même , pour notre liberté ? Nous sommes impuissants .
Le soudan est un pays arabe, musulman, multi-culturel, dont l'integrite territoriale n'est pas une option a debattre.
Pkoi les occidentaux n'augmentent pas leur aide au lieu d'envoyer des espions a tour de role...
Darfour : simplification et moralisation du conflit
Décryptage
Le conflit au Darfour est particulièrement complexe et comprend un grand nombre de dimensions d’appréciation. Les violences ont tout d’abord une origine locale et sont liées à la confrontation traditionnelle opposant les tribus pastorales aux tribus d’agriculteurs sédentarisés. Ces conflits ont émaillé l’histoire du Darfour mais depuis 20 ans, la région a connu une spectaculaire explosion démographique (passant de trois à six millions d’habitants) rendant plus âpre la lutte pour le contrôle des ressources. Une guerre meurtrière avait déjà frappé la région à la fin des années 80, sans jamais vraiment s’éteindre. A cette dimension locale viennent s’ajouter des problématiques nationales. Ainsi, on a vu au Darfour les conséquences des jeux de pouvoirs entre factions au Soudan, un pays qui n’a jamais vraiment connu la paix depuis l’indépendance en 1956. La guerre opposant le gouvernement de Khartoum aux rebelles du Sud de l’Armée de libération populaire du Soudan a ainsi souvent eu des retombées au Darfour, le mouvement de feu John Garang ayant par le passé soutenu les mouvements rebelles du Darfour contre les forces gouvernementales et les milices leur étant associées. On peut ajouter une dimension régionale à la crise du Darfour puisque la Libye et le Tchad sont intervenus dans ce conflit (le président tchadien Idriss Déby y a des attaches puisque c’est depuis cette région qu’il a mené son offensive pour prendre le pouvoir à Ndjamena en 1990, imitant ce que son prédécesseur Hissen Habré avait lui aussi réalisé auparavant). Enfin, notons que le Soudan n’a cessé de développer sa production pétrolière ces dernières années. La Chine y est fortement implantée et compte sur place des dizaines de milliers d’ouvriers chinois. Chevron est également implanté dans le Sud, tout comme TotalFina-Elf. La production pétrolière peut encore être considérée comme moyenne en comparaison des grands sites d’extraction pétrolière mais les sites soudanais ont l’avantage d’être encore peu exploités et pourraient continuer à fournir du pétrole pendant une bonne quinzaine d’années.
L’extrême complexité de la situation n’est pas ce qui ressort des analyses et commentaires dans la presse mainstream occidentale, surtout aux États-Unis. Les analystes médiatiques états-uniens ne traitent la question du Darfour que sous l’angle du conflit ethnique, ou plus précisément du « génocide » des « Africains » par les « Arabes ». Si le conflit aboutit bien à des massacres massifs touchant cruellement les populations sédentarisées, il est faux de prétendre que l’opposition se fait sur des bases ethniques ou « raciales » et que cette division est la source du conflit. En effet, les populations sédentaires et nomades sont toutes des populations noires et arabisées (depuis plus ou moins longtemps) s’étant largement mêlées. Toutefois, cette distinction entre populations permet de développer une rhétorique bien plus mobilisatrice pour les opinions publiques occidentales et masque sous l’émotion et l’effroi les intérêts pétroliers au Soudan.
Depuis le début du mois de février, les États-Unis occupent la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU. Depuis le début de cette présidence, la question du Darfour, qui avait largement disparu des « Unes », a retrouvé une importance de premier plan. Les responsables états-uniens ont ainsi multiplié les déclarations réclamant une intervention militaire massive. Ainsi, le 3 février, la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines, Jendayi Frazer, a déclaré à la presse que les États-Unis comptaient profiter de la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU « pour tenter de renforcer la tâche de l’Union africaine au Darfour ». Puis, progressivement, et avec le soutien de Kofi Annan, les États-Unis ont appelé à un déploiement des troupes de l’OTAN, soit la mise en application d’une demande de longue date de Washington.
Ces déclarations officielles s’accompagnent de tribunes dans la presse, émanant principalement des rangs des démocrates ou d’organisations proches de George Soros, et appelant à un engagement des États-Unis dans le conflit en mobilisant une rhétorique proche de celle employée par le passé pour justifier le bombardement de la Serbie en réaction aux troubles au Kosovo.
Le chef de la minorité démocrate à la Commission des Affaires étrangères du Sénat, le sénateur démocrate du Delaware, Joseph R. Biden Jr ne fait pas mystère de cette parenté. Dans le Baltimore Sun et Gulf News, il demande une opération de l’OTAN dirigée par les États-Unis comparable aux opérations en Bosnie et au Kosovo. Reprenant la rhétorique du devoir d’ingérence ou de sa version plus récente la « responsabilité de protection », il assure que Khartoum a perdu de facto toute souveraineté en s’attaquant à sa population. Dès lors, le sort des populations du Darfour est de la responsabilité de la collectivité des sociétés civilisées, qui trouverait son incarnation dans l’OTAN.
Les auteurs d’un rapport de l’ONG Physician for Human Rights consacré au Darfour, John Heffernan et David Tuller, appellent eux aussi à une mobilisation internationale dans le San Francisco Chronicles. Pour eux, il ne fait aucun doute que le gouvernement de Khartoum arme les milices janjawids et que Khartoum est le seul responsable. Par conséquent, les auteurs demandent que soient d’ores et déjà mis en place des systèmes de compensation pour les victimes, le gouvernement soudanais étant considéré comme le seul responsable. Notons que M. Heffernan est également membre du parti démocrate (il fut président du National Democratic Institute for International Affairs à Guyana) et a dirigé la Coalition for International Justice à Washington. Cette dernière organisation a eu un rôle central dans l’organisation des procès sur l’ex-Yougoslavie et a été fondée par George Soros.
Référence incontournable de la presse états-unienne dès qu’il s’agit du Darfour, le démocrate John Prendergast, également membre de l’International Crisis Group, dont George Soros est administrateur, dénonce l’attitude des États-Unis au Darfour dans le Los Angeles Times avec l’acteur Don Cheadle. Les deux auteurs reprochent notamment la complaisance de la CIA vis-à-vis de Salah Abdallah Gosh, le chef des services secrets soudanais. M. Gosh est présenté comme un ancien partenaire d’Oussama ben Laden et comme un des responsables du « génocide » au Darfour. Pour MM. Prendergast et Cheadle, il ne fait aucun doute que les États-Unis doivent intervenir au Soudan afin de restaurer leur leadership moral.
Cependant, cette rhétorique ne semble pas prendre en dehors des États-Unis. Même le traditionnel allié britannique semble être sur une autre ligne de conduite que Washington. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Tony Blair, Jack Straw, donne une image bien différente de la situation au Darfour dans une tribune publiée par l’International Herald Tribune. Depuis Abuja, au Nigeria, où se tiennent les négociations entre les mouvements rebelles du Darfour et les autorités soudanaises (des négociations totalement ignorées par les analystes médiatiques états-uniens), le chef de la diplomatie britannique présente les évènements au Darfour non pas comme un génocide mais comme une guerre civile dont souffre la population. Pour M. Straw, l’attitude des autorités de Khartoum et des rebelles peut être comparée. Par ailleurs, il se montre particulièrement virulent contre les rebelles du Darfour qui ne se rendent pas aux négociations et sont, pour lui, responsables de la majorité des violations du cessez-le-feu.
Dans AlarabOnline, le porte-parole de l’armée de libération du Soudan (nouveau nom de l’armée de libération du Darfour), Aissam Eddine Al Hajj, applaudit le discours de Jack Straw à Abuja mais le vide de son sens. Il affirme ainsi que ce sont les autorités de Khartoum qui sont les seules responsables de la crise et que c’est ce qu’a voulu souligner le ministre.
Dans le même quotidien, le journaliste Moukhtar al Dobabi récuse lui aussi le point de vue états-unien et voit dans ce soudain activisme de Washington autour du sort du Soudan, une manœuvre destinée à faire éclater le pays. Pour lui, la volonté de faire intervenir des forces non-africaines au Darfour est à comprendre comme une nouvelle volonté de diviser un pays producteur de pétrole. Rappelant le précédent irakien, l’auteur estime que les États-Unis ont démontré leur volonté de s’attaquer à tous les États pétroliers arabes afin de les diviser. Le journaliste met en garde les minorités ethniques soudanaises : en vous promettant de défendre vos droits, Washington cherche à vous dominer.
Darfour, un nouveau Rwanda?
PROPOS RECUEILLIS PAR JMV
Entretien avec Roland Marchal, chargé de recherche au CNRS et rédacteur en chef de Politique africaine.
La crise au Darfour intervient au moment même ou les négociations de paix avec le Sud sont en passe d'aboutir. Y a-t-il un lien entre le deux crises?
Roland Marchal: Indéniablement. A la différence que le conflit au sud avait une dimension culturelle et religieuse. C'était la résistance à une politique jacobine d'unification du pays par l'arabisation, l'apprentissage obligé de la langue arabe, assorti de l'islamisation des populations animistes ou converties au christianisme et, bien entendu, soucieuses de préserver leur identité. Au Darfour, au contraire, tout le monde est musulman et parle arabe. Opposer des Arabes à des Africains est d'ailleurs un abus de langage. Au Darfour comme partout au nord, tout le monde est à la fois arabe et africain. De l'autre côté de la frontière, les Zarawas, qui sont les homologues tchadiens des miliciens Janjawids, se disent eux aussi arabes. Cette terminologie est davantage sociale, nomades par opposition à sédentaires, que proprement ethnique. C'est donc à tort que l'on «ethnicise» ce conflit suivant un schéma très réducteur.
Le conflit du Sud et celui du Darfour sont en fait assez dissemblables. A ceci près qu'il y existe un vrai point commun: le profond différentiel de développement entre le centre et la périphérie, entre Khartoum et les provinces délaissées, parce qu'éloignées des zones de développement proches du pouvoir central. Or, les régions restées en arrière, sous-développées, voient aujourd'hui les provinces du Sud négocier le «partage des richesses», autrement dit la répartition de la manne pétrolière. Elles entendent ainsi se rappeler au bon souvenir du gouvernement. C'est ce que le Darfour a commencé à faire en se soulevant l'automne dernier, car ses élites refusent d'être plus longtemps des laissés-pour-compte à qui les promesses faites n'ont jamais été tenues.
Peut-on raisonnablement parler d'un génocide au Darfour?
– Il n'y a pas de comparaison possible avec le Rwanda il y dix ans. Certes, des populations entières se sont déplacées pour fuir les combats. Huit cent mille à l'intérieur des frontières soudanaises. Plus de 100 000 personnes ont trouvé refuge au Tchad. Une partie d'entre elles, 40 000 environ, ont été prises en charge par le HCR et 20 000 ont été accueillies dans trois camps implantés à 50 kilomètres de la frontière pour éviter les incursions des fameux Janjawids, ces miliciens tribaux qui ont mis le Darfour à feu et à sang. Les pertes humaines liées au conflit se monteraient à 30 000. Mais il est évidemment impossible de vérifier ce chiffre. Rien de comparable en tout cas avec les massacres de masse de la décennie précédente. Et puis beaucoup de dignitaires du gouvernement, de l'administration, de l'armée, sont eux-mêmes originaires du Darfour. En général, on ne génocide pas les membres de sa famille...
Comment expliquer alors l'ampleur actuelle de la crise au Darfour et les accusations portées contre le Gouvernement soudanais?
– Il faut savoir que la crise actuelle avait été précédée en 1991 par une première rébellion dont le chef, Daoud Bolad, avait passé alliance avec les sudistes de John Garang. La répression conduite par Taieb Syra «Barre de Fer» avait été alors d'une extrême brutalité: tout village soupçonné de collusion avec le mouvement populaire sudiste, était pillé et brûlé. En 2003, la situation avait évidemment changé, et laisser les mains libres à la sécurité militaire pour casser la dissidence ne pouvait se justifier d'aucune manière. C'était le meilleur moyen de radicaliser la dissidence tout en pénalisant lourdement les populations civiles. L'armée soudanaise n'avait pas les moyens d'intervenir parce qu'elle est fixée au sud tant qu'un cessez-le-feu définitif n'est pas signé avec le SPLA. Le gouvernement, au lieu de s'impliquer directement dans la résolution du problème au Darfour, a préféré le déléguer à la sécurité militaire qui l'a elle-même fait sous-traiter par les milices Janjawids. Le pire cas de figure.
Notons que la communauté internationale, qui aurait eu son mot à dire pour arrêter la crise à son début, est restée muette. Les Occidentaux engagés dans le processus de paix à Nairobi – Anglais, Américains, Norvégiens et Français – ont tout misé sur les négociations de Nivasha. Quand les pourparlers ont marqué le pas, on est alors passé d'une attitude de négation de la crise à son surdimensionnement.
Que le Gouvernement soudanais ait trop réagi au Darfour, c'est certain, mais le mot «génocide» est de trop. En outre, il constitue une sorte de bombe à retardement: faire peser l'ombre terrible de meurtres de masse sur les négociations avec la dissidence ne peut que compliquer, voire rendre impossible, tout compromis stable entre rebelles et gouvernement.
Aux Nations Unies, certaines déclarations inappropriées ont entraîné une rapide inflation dans les mots. Elles ont apparemment été motivées plus par le souci de dégager a priori d'éventuelles responsabilités étasuniennes que par le souci premier de bloquer la crise. Il s'est aussi agi de masquer de réelles difficultés internes à l'organisation onusienne, dont l'efficacité est loin d'être parfaite. Les fonds d'intervention n'arrivent pas toujours là où ils le devraient! Ne faisons pas d'angélisme en matière humanitaire, tout ne se passe pas dans une maison de verre.
Il n'en reste pas moins que nous sommes au bord de la catastrophe humanitaire.
– La situation humanitaire des déplacés et des réfugiés devient en effet tout à fait alarmante. Même si le cessez-le-feu signé récemment à Djamena est maintenu, ce qui n'est pas sûr. Il faut craindre non pas une supposée politique d'épuration mais plutôt le facteur climatique. Avec l'arrivée de la saison des pluies, les camps vont devenir difficilement accessibles par voie de terre; quant aux pistes d'atterrissage, elles sont quasi inexistantes. Le manque d'eau se fait déjà sentir avec tous les risques épidémiques que cela implique. Le pire est peut-être à venir si la situation humanitaire des déplacés et des réfugiés devient incontrôlable. Le HCR a estimé les besoins immédiats à 55 millions de dollars et n'en a reçu que 8. Que Kofi Annan et Colin Powell aient été d'accord pour dire que l'heure n'était pas aux déclarations fracassantes mais à la mise en oeuvre, d'urgence, des moyens adéquats ne change rien à la gravité de la situation.
http://bijujunior.blogspot.com/
http://bijujunior.blogspot.com/